Dans le cadre de la promotion de son nouvel album, Lady Gaga a donné une interview le 6 Mars a Rolling Stones pour parler un peu plus de Mayhem. Aujourd’hui, je vous en propose une traduction afin que vous puissiez vous plonger encore plus dans l’univers chaotique de Mayhem, alors installez vous pour apprécier cet interview.
Quand Lady Gaga a commencé à travailler sur son nouvel album Mayhem, elle a ressenti l’énergie sombre et menaçante de ses trois premiers albums (The Fame, The Fame Monster et Born This Way) l’attirer à nouveau. « C’était vraiment puissant », confie-t-elle lors d’un appel récent avec Rolling Stone. « Peut-être que sur mes quatre derniers albums, je m’en étais éloignée et j’avais essayé des choses différentes, mais là, c’était un retour à ces rêves gothiques. »
Sur Mayhem, Gaga puise dans l’esthétique et les sonorités envoûtantes qui ont séduit ses fans lorsqu’elle avalait des chapelets et posait avec des cadavres au début de sa carrière. Les paroles et les clips de Abracadabra et Disease font allusion à cette époque, mais ils représentent aussi une Gaga plus raffinée, avec 16 ans de carrière, 14 Grammy Awards et désormais sept albums à son actif. « Je voulais revisiter d’anciens terrains tout en en explorant de nouveaux, ce qui, je pense, est difficile à faire », dit-elle à propos de Mayhem. « Il y a quelques moments sur l’album où certains pourraient dire : “Oh, ça me rappelle ça”, parce que j’ai un style, mais j’ai vraiment fait un effort pour me pousser musicalement vers quelque chose de nouveau. »
Félicitations pour Mayhem. Y a-t-il une chanson en particulier qui vous a poussée hors de votre zone de confort ?
Probablement Killah. J’adore sa production. Le seul instrument live sur tout l’album est une guitare, et c’est juste tellement fun. C’est un morceau rempli d’assurance. Mais c’était un groove et une sensation que je n’avais jamais explorés auparavant. Et la vérité, c’est que je ne suis pas toujours aussi confiante. Je suis quelqu’un qui peut ressentir une profonde insécurité, mais sur ce titre, c’est le summum de la confiance en soi. Et ça fait partie du voyage de Mayhem, qui est une nuit entière. Si vous voyez l’album comme une nuit complète, c’est ce moment où vous vous sentez au top.
En voyant la tracklist, j’ai été touché de voir que Zombie Boy (le mannequin et artiste Rick Genest, qui apparaît dans le clip de Born This Way) a inspiré un titre. Parlez-moi de cette chanson.
Je pense que Rick était une personne inspirante. En travaillant sur cette chanson, qui est au fond une grande célébration, ce mot m’est venu en tête. Et ce morceau parle de ce moment de la nuit où vous et vos amis réalisez que vous allez vous réveiller mal le lendemain parce que vous vous amusez trop. C’est une métaphore du zombie du matin. Mais bien sûr, il était une grande source d’inspiration.

Dans une interview avec Rolling Stone en 2010, vous aviez décrit Born This Way comme un gâteau avec une gelée amère. Vous disiez : « Le message de cette nouvelle musique est plus amer qu’avant, parce que plus le gâteau est sucré, plus la gelée peut être amère. » Comment voyez-vous Mayhem dans cette analogie ?
“Ça fait toujours sens aujourd’hui. Parce qu’il y a quelque chose de sombre sous l’album, un courant sous-jacent d’inconfort difficile à affronter. Born This Way était un album beaucoup plus axé sur la justice sociale. Mayhem, pour moi, parle avant tout de résilience et de chaos. Nous devons être résilients face au chaos. Donc c’est les deux à la fois. Je pense aussi avoir exploré la sonorité de l’amertume d’une façon que je n’avais pas forcément abordée dans mes albums précédents. »
Vous avez mentionné que l’album reflète qui vous êtes aujourd’hui. Comment décririez-vous la Lady Gaga de 2025 ?
Je dirais que la Lady Gaga de 2025 est pleinement immergée dans son art. J’ai pleinement intégré mes deux identités : je suis à la fois Lady Gaga et Stefani en même temps. Et c’est une sensation différente. Avant, j’avais toujours l’impression de jouer deux personnages distincts, et cela me pesait. Maintenant, je me sens vraiment moi-même.
L’autre jour, je suis descendue dans un bar à New York où j’écrivais de la musique sur des serviettes en papier quand j’avais 19 ou 20 ans. Ce qui est trop jeune pour être dans un bar, mais j’y étais quand même. J’y retournais parfois, et ça me rendait triste. Comme si j’étais éloignée de ma communauté et de ce que j’avais construit. Ça me paraissait appartenir à une autre vie. Mais la semaine dernière, quand j’y suis allée, je me suis sentie plus entière que depuis longtemps, et c’était agréable. Ça m’a fait du bien d’être là. Quand je suis épanouie artistiquement, c’est là que je me sens le plus moi-même.
Donc il y a une idée de reconquête d’une partie de votre passé ?
Tout à fait, mais aussi d’une vie bien remplie. J’ai une vie pleine avec mon partenaire et ma famille. Et tout cela a rendu cette revisite positive, au lieu que ça ressemble à un monde complètement différent.
L’album se termine par deux chansons d’amour : Blade of Grass et Die With a Smile. Comme une fin heureuse.
Oui. Et la première chanson d’amour, Blade of Grass, est beaucoup plus inquiétante et tendue. Je l’ai écrite après la demande en mariage de Michael. Mais la chanson parle d’un souvenir où nous étions dans notre jardin. Et il m’a demandé : « Quand je te ferai ma demande, qu’est-ce que je suis censé faire ? » j’ai répondu : « Tu peux juste enrouler un brin d’herbe autour de mon doigt dans le jardin. » Et je lui ai dit : « Je dirai oui. »
Mais dans ce jardin, chez nous, tant de choses se sont passées. Ce souvenir heureux et cet événement joyeux sont survenus dans un lieu empreint d’autres souvenirs plus douloureux : la perte d’amis, d’êtres chers. J’ai une amie qui s’est marié dans mon jardin et qui est décédée d’un cancer. Ce moment heureux était donc aussi teinté de nostalgie et de tristesse.
Donc la chanson est inquiétante, tendue, avec des accords vraiment sombres. Mais ensuite, Die With a Smile est plein d’espoir, rêveur, classique. C’est là que le chaos de Mayhem s’achève. La beauté de l’album, c’est que le chaos ne se répète pas. Il prend fin.
